Médaille commémorant l'élection d'Auguste II le Fort comme roi de Pologne.
La scène du revers représente le souverain comme l'"Hercule de Saxe" qui, avec une hydre tuée à ses pieds, se dirige vers la couronne de Pologne.
La médaille est signée dans la coupe du bras G.H. (Georg Hautsch).
Polie. Détails bien conservés.
Le dessin attrayant et l'événement historique représenté par la médaille proposée font qu'il est difficile de passer à côté d'une valeur aussi intéressante.
Avers : buste d'Auguste II le Fort en armure, tourné vers la droite.
FRID . AVG . D . G . ELECT . SAX - IN REGEM POLON - ELECT - 1697 (Frédéric Auguste, Electeur de Saxe par la grâce de Dieu, couronné roi en 1697)
Revers : Roi en pied et en armure, piétinant une hydre, tenant de la main gauche une masse, devant lui une déesse lui remettant une couronne, en segment HERCVLI SAXONICO (Hercule saxon)
Délire : EN VICIT DENIQVE DIGNVS CVIVS PRAECINXIT CELSA CORONA CAPVT (Voici enfin le digne vainqueur, dont la tête a été ornée d'une haute couronne le 15 septembre ; chronostich : 1697)
Argent, diamètre 43 mm, poids 25,97 g
L'élection d'Auguste II au trône de Pologne est à l'origine des médailles placées ici (n° 266, 267). Il convient d'examiner de plus près cet objet important.
Après la mort de Jean III, son fils aîné, le prince Jakob, n'attendant pas que le peuple le nomme au trône et croyant apparemment avoir hérité des talents, des mérites et du droit à la couronne de son père, fit jurer fidélité à ses gardes et signa de son nom sans y attacher son nom de famille.
Ce comportement du prince Jakob, contraire aux lois du pays, éloigna de lui de nombreux citoyens éminents, mais il fut encore plus lésé par sa propre mère qui, lors de la convocation de la Diète, conseilla aux députés de ne pas le nommer au trône s'ils ne voulaient pas perdre la patrie. Le comportement inamical de Marie Kazimira s'explique par son ressentiment à l'égard de son fils aîné, qui s'est débarrassé des derniers trésors de son père.
Lors du conseil électoral qui se tient en mai 1697, plusieurs candidats à la couronne se présentent : Charles Falcgrave, frère du Palatin du Rhin, Léopold, duc de Lorraine, Livius Odescalchi, fils du pape Innocent XI, et le prince Jacques, soutenu par la cour de Vienne. La reine douairière, toujours hostile à son fils aîné, recommande à l'État son fils cadet Alexandre et le duc Maximilien, électeur de Bavière, son gendre. Enfin, l'envoyé français, l'abbé Polignac, recommande aux Polonais le prince de Conti pour le trône. Ce ministre habile, ou plutôt pervers, ayant abusé de l'amitié qu'il avait déclarée à la famille Sobieski sous le règne du roi défunt, utilisa l'argent laissé par Jean III pour gagner des partisans au duc de Conti. Le même Polignac, après avoir rallié à lui le primat Radziejowski, fit tant et si bien que la veuve de la reine dut quitter Varsovie.
Le duc de Conti est déjà proche de la couronne lorsqu'un nouveau candidat se présente : il s'agit de Frédéric-Auguste, électeur de Saxe, célèbre pour sa nouvelle victoire sur les Turcs en Hongrie, et qui vient de se convertir à la foi catholique.
La date du 26 juin 1697 est fixée pour l'élection d'un nouveau roi. Au début, les Continentaux, ou Parthia de Conti, comme on les appelait alors, s'affrontèrent sur le terrain de l'élection ; mais lorsque la députation autrichienne annonça que l'empereur renonçait au prince Jacques et acceptait l'électeur de Saxe, le prince gagna rapidement de nombreux nouveaux partisans. Les deux camps étaient encore d'accord lorsque le primat Radziejowski, le 27 juin à 18 heures, prit violemment les clés de l'église Saint-Jean de Varsovie et y nomma le prince de Conti au trône de Pologne. Quelques heures plus tard, dans la même église, l'évêque de Kujawy, Stanisław Dąbski, proclame l'électeur saxon roi. À minuit, Marcin Kątski, général de l'artillerie, ordonne à nouveau de tirer des coups de canon en l'honneur du prince de Conti. Peu après, il en est de même pour Friedrich August.
Dans la nuit du 27 au 28 juin, le parti saxon s'intensifie encore et, le lendemain matin, une grande assemblée de sénateurs, de députés et de nobles confirme l'élection de Fredrik August sur le champ de l'élection.
Telle est, dans ses grandes lignes, l'histoire de l'élection d'Auguste II au trône de Pologne. Le lecteur trouvera des détails intéressants sur cet événement dans les lettres des personnes qui ont joué les rôles les plus importants sur cette scène, à savoir le cardinal Radziejowski et l'abbé de Polignac, envoyé français ; nous extrayons les deux premières des originaux, la troisième nous l'avons vue dans les archives de la famille Potocki.}