Variété avec une ligne entre la lettre G et le point après D et une ligne traversant le point après POL.
Points après les initiales FS, un point après COLONIEN et un point après la date. Feuilles de palmier alternées.
Tirage estimé à 6 486 exemplaires.
Exemplaire dont le lustre de l'horloge a été préservé sur les deux faces.
Fond frotté mais détails sans signes de circulation.
Un bel exemplaire qui impressionne par sa fraîcheur mentholée qui atténue les déficiences du fond. Un "cuirassé" que l'on a plaisir à tenir en main.
Avers : buste du roi en armure
STANISLAUS AUGUSTUS D GG REX POL M D LITHU
Revers : écu d'armes à cinq champs sous une couronne, entouré d'une couronne de feuilles de chêne et de palmes enveloppée dans une ceinture, en bas une croix de l'ordre de l'Aigle blanc.
X EX MARCH PURA COLONIEN 1766
Diamètre 44 mm, poids 28,08 g
Pendant les deux premières années du règne de Stanislas Auguste, des monnaies municipales fonctionnaient à Gdańsk et à Toruń (1765 et 1766). Cependant, ces villes ont été contraintes de les fermer. En effet, le roi souhaitait sortir du chaos monétaire hérité de l'ère saxonne et introduire un nouveau système monétaire. La réforme est entrée en vigueur en 1766 et la circulation monétaire de la République comprenait des pièces fines et de pleine valeur : ducats, thalers, zlotys, centimes et leurs fractions et multiples. Le fait qu'il s'agissait de pièces de pleine valeur a entraîné leur retrait du marché et leur fonte en pièces prussiennes de moindre qualité. C'est pourquoi le système monétaire a été révisé à deux reprises, notamment en modifiant le taux de frappe (1787 et 1794). Sous le règne de Stanisław August, deux monnaies d'État étaient en activité : celle de Cracovie et celle de Varsovie.
La Monnaie de Varsovie frappait des thalers selon trois ordonnances différentes. Le système monétaire introduit en 1766 prévoyait la production de 10 thalers à partir d'une fine cologne d'argent pur (233,8123 g). Ces thalers avaient une valeur de 8 or. Ils pesaient 28,057 g et contenaient 23,381 g de lingots purs. Il s'avéra rapidement que les pièces émises par la Monnaie de Varsovie conformément à cette norme étaient trop bonnes. Elles furent retirées en masse du marché et exportées à l'étranger, puis poinçonnées en thalers prussiens, dont la teneur en argent était nettement inférieure. Les autorités polonaises chargées de la frappe des monnaies ont réagi en 1787 en abaissant l'étalon des thalers et des demi-talers. Ils devaient désormais être frappés en argent du treizième gallon, peser 27,570 g (13,785 g pour les demi-talars) et contenir 22,401 d'argent pur (11,200 g pour les demi-talars). L'orientation de la réforme était correcte. Cependant, la profondeur des changements s'est avérée insuffisante. Les thalers polonais restent supérieurs aux thalers prussiens. La procédure décrite ci-dessus, qui consiste à les retirer du marché et à les fondre en pièces de qualité inférieure, reste rentable. La dernière réforme a été introduite lors de l'insurrection de Kościuszko. Les thalers des années 1794 et 1795 valaient déjà 6 zlotys. Ils étaient frappés en argent XI-or, pesaient 24,148 g et contenaient 16,602 g d'argent pur. Le système monétaire de 1794 ne comprenait plus de demi-talons. Ce changement s'est avéré judicieux. Il n'était plus rentable de retirer les thalers du marché pour les transformer en thalers prussiens. Cependant, la réforme s'est avérée tardive. En 1795, l'État polonais a cessé d'exister. En termes de valeur artistique, les thalers de Stanisław August comptent parmi les plus belles pièces polonaises. Leurs dessins ont été préparés et réalisés par les plus éminents graveurs de l'époque de Stanislas. À partir de 1766, le graveur des timbres de l'hôtel des monnaies de Varsovie fut Jan Filip Holzhaeusser (mort en 1792).
Les thalers de 1766 jouissaient d'un grand prestige auprès du roi Stanislas Auguste, qui tenait à ce qu'ils soient de belles et grandes pièces, reflétant pleinement la solennité de la majesté royale. Avant d'entamer leur production, un concours fut lancé auquel participèrent des médaillistes de Berne (Morikofer) et de Londres (Pingo). Ils envoient de beaux dessins, mais avec un relief trop profond, ce qui disqualifie leur travail qui ne remplit pas sa fonction de circulation. En 1766, le roi accepta l'avers avec un buste du roi en armure, où il apparaissait la tête découverte dans une perruque généreuse et sans couronne. La dignité du souverain est reflétée par l'ordre de l'Aigle blanc placé sur une chaîne ornementale.