Orfèvrerie hongroise émise par le descendant de la famille d'Andegawen, futur roi de Pologne.
Un traité conclu en 1338 entre le père de Ludwik et le roi Casimir III le Grand, oncle de Ludwik du côté maternel, confirme le droit de Ludwik à hériter du royaume de Pologne si son oncle meurt sans fils. En contrepartie, Ludwik est tenu d'aider son oncle à réoccuper les terres perdues par la Pologne au cours des décennies précédentes. Il porte le titre de duc de Transylvanie de 1339 à 1342, mais ne gouverne jamais la province.
Louis de Hongrie est roi de Pologne de 1370 à 1382, après avoir été couronné en 1370 à la mort de Casimir III le Grand.
N'ayant pas de fils, Louis souhaitait que ses sujets reconnaissent le droit de ses filles à hériter de lui, tant en Hongrie qu'en Pologne. À cette fin, il promulgue en 1374 le privilège dit de Kosice (aujourd'hui Košice en Slovaquie), qui définit les libertés de la noblesse polonaise. C'est pourquoi son règne en Pologne n'a pas été très populaire.
Une belle pièce qui impressionne par sa présence.
Avers : Lys florentin
LODOVICI REX
Revers : Saint Jean debout
S IOHANNES B
Diamètre 21 mm, poids 3,53 g
L'un des ornements de la 11e vente est le florin de Louis de Hongrie, une pièce remarquable par son état de conservation (MS 63), mais aussi par son contexte historique. Examinons-la un peu plus en détail. Commençons par le nom : florin ou ducat ? (Les deux noms figurent dans les descriptions des ventes aux enchères). Un florin au sens strict du terme est une pièce d'or d'environ 3,5 g frappée à Florence à partir du milieu du XIIIe siècle. Le ducat, quant à lui, est une pièce d'or frappée à Venise à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle. Tous deux sont devenus des monnaies internationales. Dans certains pays, leur prestige était tel que toutes les pièces d'or étaient appelées "florins" ou "ducats". C'est en Europe centrale et orientale, au XIVe siècle, que les pièces d'or ont été appelées florins. La question est donc résolue : il ne s'agit pas du ducat, mais du florin. Lorsque nous évoquons la frappe de l'or au Moyen Âge polonais, nous pensons immédiatement au florin de Władysław le Coude-en-Haut et ... c'est souvent la fin de nos réflexions. Faux : notre frappe d'or médiévale n'est pas si pauvre que cela. Il faut mentionner ici, par exemple, la pièce d'or d'Alexandre Jagellon (malheureusement non conservée jusqu'à nos jours) et un monnayage d'or assez riche lié à la Pologne : le brakteate d'or de Władysław Laskonogi (13e siècle), ou les pièces d'or silésiennes - les florins de Bolek II de Świdnica et de Wacław II de Legnica (14e siècle). Le florin de Louis d'Anjou, visible ci-dessous, qui, en plus d'être roi de Hongrie, était également roi de Pologne (1370-1382), est bien sûr également associé à la Pologne. Les florins d'or sont apparus en Hongrie en 1325 avec Charles Ier Robert de la dynastie des Andes, qui succéda à la dynastie disparue des Arpad. Il s'agissait d'imitations des pièces d'or de Florence. Tant le dessin que le pied de frappe ont été imités. L'avers est orné d'une fleur de lys et d'une inscription gothique avec le nom du monarque, tandis que le revers présente la figure de saint Jean-Baptiste (facilement reconnaissable à son manteau de peau de chameau en forme de faux) en nimbe, avec un bâton terminé par une croix dans la main gauche, et une inscription à l'avers avec le nom du saint. Louis d'Anjou, fils et successeur de Charles Ier Robert, poursuit les émissions d'or initiées par son père. Le Floren au lys n'est cependant pas le seul type de monnaie d'or de Louis. Des pièces à l'effigie de saint Ladislas apparurent bientôt, qui allaient devenir le modèle de base des florins hongrois, y compris sous le règne de Ladislas le Varneïen (donc à nouveau un monnayage lié à la Pologne). Comme nous pouvons le constater, le fleuron de Louis d'Anjou avec un lys met en lumière toute une série de thèmes numismatiques, qui peuvent servir de base à la constitution de collections extrêmement intéressantes.