Une médaille de couronnement rare et extrêmement impressionnante de H. P. Groskurt, 1734, signée sous le buste.
Le couronnement d'Auguste III en tant que roi de Pologne a eu lieu dans la cathédrale de Wawel, et une représentation exquise de cette scène, avec une attention portée aux moindres détails, peut être admirée sur le revers de la pièce présentée.
La pièce est bien conservée et ne présente aucun défaut significatif affectant la réception. La patine locale s'harmonise parfaitement avec le miroir de la médaille.
Un magnifique numismate qui constitue une belle immortalisation d'événements historiques.
Avers : buste d'Auguste III à droite, cheveux longs et lâchés, portant une armure avec un manteau cintré à l'épaule, sous le buste signature A. P. GROSKVRT.
D G AVGVSTVS III REZ POL M D LITH D SAX EL (Par la grâce de Dieu, Auguste III, roi de Pologne, grand-duc de Lituanie, duc-électeur de Saxe)
Revers : scène de couronnement dans laquelle un évêque pose une couronne sur la tête d'un prince agenouillé devant l'autel, en présence de deux autres évêques et de nombreuses personnes vêtues de robes typiquement polonaises, dans la section ELECT V OCT MDCCXXXIII CORONATIS XVI JAN MDCCXXXIV (Élu le 5 octobre 1933. Couronné le 16 janvier 1734)
CONCORDIBUS LIBERAE GENTIS SUFFRGIIS (Par le vote unanime du peuple libre)
Nous avons rassemblé dans cet article toutes les médailles (n° 370 à 374) frappées à l'occasion de l'élection et du couronnement d'Auguste III, roi de Pologne.
Ce sujet doit être traité plus en détail ici. La Diète de convocation, convoquée après la mort d'Auguste II, fut extrêmement agitée, notamment en raison du ressentiment généralisé qui régnait alors à l'encontre des dissidents ou des dissidents fortunés, que la Diète déclara à l'unanimité inaptes à exercer des fonctions dans le pays, avec la condition supplémentaire qu'ils n'oseraient pas chercher à obtenir le soutien de tribunaux étrangers. Cette disposition, conforme aux principes d'une politique prudente, semblait à la fois pénible et contraignante dans un pays où, depuis près de deux siècles, chaque parti politique, lorsqu'il se sentait plus faible, cherchait à obtenir le soutien de puissances extérieures.
En ce qui concerne l'élection proprement dite, les États se sont engagés par serment à n'élire comme roi qu'un Polonais de souche, catholique et ne possédant ni armée ni terres héréditaires au-delà des frontières de la République.
L'exclusion du trône du prince-électeur de Saxe, fils d'Auguste II, qui était le seul des prétendants à la couronne polonaise à faire partie de cette catégorie, était une évidence, même si elle était couverte par l'exclusion du trône du prince-électeur de Saxe, fils d'Auguste II.
L'Electeur, offensé par cet acte, fait appel à d'autres puissances pour obtenir la couronne polonaise.
Charles VI, empereur, promet son aide, dans la mesure où elle ne s'oppose pas aux libertés de la nation polonaise. L'impératrice Anna de Russie, moins modérée, ou plutôt moins hypocrite, promet de soutenir la demande de l'électeur avec son armée.
D'autre part, Louis VI, roi de France, recommande pour le trône son beau-père, Stanislas Leszczyński, qu'il promet de soutenir par les armes. Mais les promesses de la France sont illusoires et son aide est trop lointaine face à l'armée moscovite qui a déjà franchi les frontières de la Pologne.
Un manifeste publié à cette époque par le commandant russe déclare que l'impératrice Anne s'oppose à l'élection de Stanislas Leszczyński, dans l'esprit du traité conclu entre le Commonwealth et Pierre Ier en 1716 et 1717, en vertu duquel Stanislas est écarté à jamais du trône de Pologne.
En effet, peu avant la mort d'Auguste II, le bruit s'est répandu que le roi avait l'intention de distribuer certaines charges, contrairement à la loi ; le primat et quelques autres seigneurs ont écrit à l'impératrice de Russie et à l'empereur d'Allemagne pour leur demander de les soutenir contre la prétendue appropriation de la Cour.
L'incohérence des Polonais, maladie incurable de cette nation, a facilité aux étrangers la réalisation de leurs intentions désastreuses pour notre pays. Les assemblées étaient en désaccord les unes avec les autres, certaines insistant sur les principes adoptés par la Diète de convocation, tandis que d'autres ne voulaient pas accepter ses lois. C'est dans ce contexte de désunion que s'ouvre à Varsovie, le 25 août 1733, la Diète électorale.
Le camp français est favorisé par un nombre inégalement élevé de députés. Il existe cependant une opposition qui, craignant l'influence de la Russie et de l'empereur allemand, se prononce en faveur de l'électeur saxon. Les partisans de l'Électeur de Saxe, parmi lesquels le duc Wiśniowiecki, le sous-chancelier lituanien, Jan Lipski, évêque de Cracovie, Stanisław Hozyusz, évêque de Poznań, Antoni Poniński, magistrat de la Couronne, et plusieurs autres, prennent les armes contre les actions de la Diète et s'installent à Prague.
Le 9 septembre, le roi Stanislas arrive à Varsovie, déguisé en marchand, sous un nom étranger, dans le cadre de son voyage de France en Pologne.
Le 11 septembre, le primat parcourt les provinces et recueille des votes, dont la majorité est favorable à Stanislas. Cependant, le zèle des partisans de Stanislas ne permet pas l'accomplissement de cette formalité. Sans se laisser décourager par l'insistance des fervents partisans de Stanislas, le Primat le proclame roi vers midi, le 12 septembre 1733.
Il fait prêter serment au nouveau monarque par un pacta conventa le 21 septembre, mais à l'approche des troupes moscovites, ne se sentant pas en sécurité à Varsovie, il se rend à Gdańsk.
Après son départ, les partisans de la maison de Saxe, qui représentaient à peine un centième de l'électorat réuni près de Varsovie, se rassemblèrent près du village de Kamień nad Wisłą, où Henryk Walezyusz avait été appelé au trône, et c'est là, sous le couvert des troupes russes, qu'ils proclamèrent roi l'Électeur de Saxe le 5 octobre.
Son couronnement eut lieu le 17 janvier 1734.
Ce qui vient d'être dit prouve que ce n'est pas le libre choix, mais l'arme d'un soldat étranger qui a mis Auguste III sur le trône de Pologne.
Les effets de cette influence étrangère ne tardèrent pas à se faire sentir dans notre pays, lorsque des ministres russes et autrichiens et des chefs saxons siégèrent au conseil secret du roi de Pologne et rédigèrent des lois pour la nation. On en trouve la preuve dans les procès-verbaux des réunions du conseil secret royal tenues en juillet et août 1734, peu après la prise de la ville de Dantzig par l'armée russe et alors qu'aucune puissance européenne autre que l'Autriche et la Russie n'avait reconnu Auguste III comme roi de Pologne}.